vendredi 10 juin 2011

Une nouvelle Mamie dans ma vie

Une nouvelle Mamie dans ma vie

Modibo et sa femme, Moussada (ou Oumou), ont eu la gentillesse de faciliter notre séjour et notre intégration en nous invitant à prendre le souper, chaque soir, avec eux. En fait, comme souvent au Sénégal, il semble que l’homme de la maison et les invités aient droit à un traitement de faveur. Lorsque nous nous attablons face au téléviseur, tout est prêt. Ne reste qu’à soulever le couvercle des chaudrons et humer les douces odeurs qui s’échappent des plats concoctés par Oumou (ou ses aide-ménagères?). Ce rituel est plaisant, car il nous ouvre une porte sur la culture malienne, nous qui vivons dans notre bulle canadienne, dans notre villa réservée. Plats maliens, rituels du soir maliens (écouter un feuilleton brésilien et journal de 20h), parfois un thé, lorsque l’on réussit à veiller jusque-là, discussions avec Modibo ou son frère Drahman…

Cette famille, ce sont littéralement des anges. Ils me rappellent la chance que j’avais eue au Sénégal de tomber sur une famille attachante, me permettant de me familiariser avec la culture, m’en apprenant sur sa langue et me faisant découvrir fièrement son pays. Évidemment, aucune famille ne pourra jamais occuper la même place qu’occupent les Diawara dans mon cœur, mais je m’estime encore une fois chanceuse de pouvoir être initiée par d’aussi bonnes et attachantes personnes à un autre volet de la culture africaine. Par contre, mon coup de cœur, vous vous en douterez, ce sont les enfants de Modibo.

Il y a Aïssata, 9 mois, qui n’a jamais eu peur de moi, la toubab, bien qu’elle soit parfois incertaine lorsque je la prends dans mes bras. Il y a Ancien (son vrai nom m’échappe, mais son homonyme est un ancien combattant, d’où le sobriquet), 3-4 ans, dynamique, explosif, insaisissable. Finalement, il y a Mamie, 6-7 ans. Oui Mamie, comme ma petite sœur adorée du Sénégal. Ma petite sœur du Sénégal que j’ai vue grandir au fil de mes vacances passées là-bas. Ma petite sœur à qui je pense tous les jours…

Outre une certaine ressemblance physique entre ces deux Mamie, j’ai le plaisir de l’apprivoiser en prenant des photos d’elles et en apprenant à compter en bambara avec elle, à l’instar de son homologue sénégalaise. De l’ignorance feinte des débuts, elle nous attend maintenant sur le perron chaque soir, pour nous serrer fièrement la main, en guise de bienvenue et nous salue jusqu’à ce que nous tournions le coin de la rue lorsque nous partons. Je sais déjà qu’elle va devenir ma complice et qu’elle fera partie des raisons qui m’empêcheront de quitter le Mali stoïque… J’ai une nouvelle Mamie dans ma vie.

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