vendredi 1 juillet 2011

Retour aux sources

Hier j’ai appris une terrible nouvelle. Les jours de ma grand-maman adorée, ou grand-mouman comme elle se plaît à dire, sont comptés. Je ne serai peut-être pas en mesure de la revoir avant qu’elle ne s’envole avec les anges. J’étais atterrée, impuissante. Je me sens coupable d’être ici si loin d’elle, de réaliser un rêve alors que les siens prennent fin.

Après m’être retenue pour ne pas (trop) pleurer tout l’après-midi (ici, on ne pleure pas!), je décide d’aller me changer les idées et d’aller jouer au basket. Arrivée sur place, je suis accueillie avec le sourire par Maman (l’autre unique fille qui joue) et quelques jeunes hommes avec qui nous jouons. Comme nous sommes peu nombreux, des enfants jouent sur le terrain. Tous me gratifient d’un sourire. Un jeune homme handicapé s’était joint à eux (il semble paralysé d’un côté de son corps et a de la difficulté à parler clairement, en raison, je crois, de sa paralysie) et essaie tant bien que mal de lancer le ballon vers le panier. Inutile de vous dire qu’avec sa condition, le ballon passe très loin du cerceau. Malgré tout il persévère et continue de jouer. Je le croise assez souvent ici pour admirer sa détermination et louer ses efforts. Partout dans le monde c’est difficile d’être limité physiquement, mais en Afrique il y a bien peu d’infrastructures et de programmes d’aide prévus pour ces gens.

Dès que j’arrive, un joueur me donne le ballon pour que je lance du 3 pts. Il entre. Le jeune paralysé crie de joie, un cri pur, sincère, il semble si heureux que mon tir ait rentré. En m’approchant de lui on a tous deux le réflexe de se taper (tant bien que mal) dans la main. Ce simple geste, sa joie sans mesure pour une banalité m’a rappelé pourquoi j’étais ici, pourquoi envers contre tous j’étais si loin de ma pauvre grand-maman et je me suis sentie mieux. Alhamdoulilah.

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