mardi 21 février 2012

Un Gamou à Tivaouane

Gamou. Le jour J. L’agitation est à son comble et près de 100 personnes cohabitent chez Tata Marame et Tonton Sidy. La nuit dernière, nous étions 6 sur le toit, ce qui prouve que vraiment, chaque espace à l’intérieur était occupé, puisque pour les Sénégalais, le temps est glacial (ça va un peu en bas des 20° Celsius). Pour prendre sa douche ou aller aux toilettes, faut pas être pressé.

La veille, je suis allée au marché avec Nabou. De 23 heures (après le souper quoi!) à 1h du mat on a arpenté les rues du marché. J’ai attrapé un pick-pocket live en train de fouiller ma poche. Heureusement, suivant les conseils d’une gentille dame, j’avais mon portable dans les mains, donc il n’a trouvé qu’un vieux mouchoir sur-usé (j’avais des allergies aux chevaux!). Je me suis quand même permis de lui donner un bonne taloche en arrière de la tête (une « treha » pour les lecteurs algériens) en lui demande ce qu’il faisait. Piteux, il est reparti en s’excusant. Décidément, ce portable je suis due pour le garder (toc - touchage de bois). Avant de rentrer, nous avons fait un crochet chez Tata Rockaya et j’y ai revu Medina, mon homonyme, pour la première fois en 7 ans. Les retrouvailles furent très heureux!!!

Donc, jour de Gamou. Après s’être soigneusement lavées, Nabou, sa cousine et moi nous nous sommes minutieusement maquillées et parfumée avant de revêtir nos plus beaux habits et partir faire le tour de la ville.

Première destination, le marché. On cherche les accessoires qu’il faut pour compléter nos tenues. Ensuite on passe saluer mon homonyme, puis on refait le tour des maisons. Si être un toubab est généralement épuisant, être un toubab à Tivaouane la journée du Gamou est inexorablement exténuant. Comme la population de Tivoauane fait plus que décupler, je me fais dire plus de 1000 fois par jour : « Toubab! Toubab! », « Toubab, donne-moi 100 francs », « Toubab, donne-moi ton habit » et ainsi de suite. Au marché, je n’ai pas été épargnée, les vendeurs ambulants à micro n’ont jamais manqué de signaler ma présence aux milliers de consommateurs éventuels en criant « Toubab! Toubab! (bis) » ou bien « Allez Toubab, viens t’acheter ______ - compléter la phrase avec des binbins (perles que les femmes mettent autour de leur taille pour séduire les hommes), du maquillage, ou des choses complètement inutiles du genre des jouets pour enfants, des gris-gris…..

Bref, bien que cette journée de fête était un beau prétexte pour passer du temps entre amis et de retrouver des gens que je n’avais pas vus depuis des années, ce fut complètement vidant comme journée. Le soir, après un bon repas (le nombre des invités était à son apogée) je n’ai eu que la force de me traîner à mon lit à l’étage, alors que Nabou et ses cousines sont parties se promener jusqu’aux petites heures du matin.

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