mercredi 8 février 2012

Retrouvailles tivaouanais

Arrivée à Tivaouane, je suis abasourdie par l’agitation que j’y trouve. Ma ville, normalement paisible, s’est transformée en capitale africaine. Partout c’est le bordel, la surpopulation, les embouteillages de voitures, de charrettes et d’humains. Les étals de marchandise sont partout où l’on peut, avec créativité, s’imaginer les installer. Je prends un lift à moto pour rejoindre Fama et les enfants au Monument, là où nous nous séparerons car Mamie, Diewo et moi logeons chez Tata Marame alors que Fama va chez Tata Ngoné.

On arrive en même temps (belle coïncidence considérant toutes mes péripéties!). Nous prenons nos bagages et partons chacun chez notre hôte. Mamie porte sa valise sur sa tête puisqu’elle ne peut la rouler dans les rues de sable de Tivaouane. Diewo clame sa fatigue à tout moment, bien qu’elle ne transporte plus rien (Mamie et moi avons tout pris pour qu’elle puisse avancer plus rapidement). Nous nous rendons, fastidieusement (dans les rues de sable, nos pieds callent sous le poids des bagages) chez Tata. Une fois entre les deux baobabs qui indiquent qu’on arrive, nous la voyons au loin, devant chez elles. Diewo et Mamie crient en l’appelant et elle vient à notre rencontre, étonnée de m’y trouver puisque Fama avait gardé la surprise.

On s’embrasse, Nabou (21 ans, une de mes meilleures amies à Tivaouane) vient également me sauter dans les bras, les petites Maman Fatou, Mame Marame, Mame Koumba viennent également à ma rencontre. Nous sommes toutes aux anges. Les traditionnelles salutations n’en finissent plus (comment je vais? Et mes parents? Et Abdousalam? Et au Canada? C’est froid? Qu’est-ce que je fais ici? Jusqu’à quand? Etc.). Le ptit déj englouti vers midi, je pars immédiatement, trop excitée pour attendre, avec toutes les petites, faire le tour de Tivaouane pour saluer mes amis.

D’abord chez Tonton Man (dans la famille de Fama). Ensuite chez Kiné Fall, la « deuxième femme » d’Abdousalam, la grand-mère la plus sympathique du monde (avec Jacqueline évidemment). J’y revois Awa, l’homonyme de Mélanie avec qui j’avais fait mon stage en 2004 et que je n’avais pas revue depuis. Ensuite on se dirige chez les Camara. Encore une fois, j’ai ma dose d’enfants dans les bras et de câlins. On va enfin chez Awa Touré, ma meilleure amie au Sénégal, une femme très brave et intègre. Maman, sa petite fille, sortait de la maison quand elle m’a aperçue. Je lui fais signe de se taire, on arrive toutes les petites et moi à pas feutrés pour faire la surprise à Awa et Ouley. Un beau moment d’amour pur!!! Après être rentrés pour le repas du midi (à 15h!) je suis repartie terminer les retrouvailles dans les autres maisons où je passe mon temps quand je suis au Sénégal (Tonton Moussey, Tata Rockhaya, Tata Ngoné, Tonton Batch…).

Au crépuscule, la population de la maison a plus que triplé. Il y a des oncles, des tantes, des cousines et des inconnus. Nous devons être une quarantaine. Je décide de dormir sur le toit (comme il fait froid, 15-20 degrés, j’y suis seule, ce qui n’est pas de refus après avoir bravé les rues agitées de Tivaouane toute la journée). Le halo de la lune, les étoiles perçant la brume et le vent frais qui souffle ajoutent à la magie de cette première journée à Tivaouane.

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